Est-ce utile ou important de
disposer d'un certificat européen ?
C'est un élément fort de reconnaissance pour les professionnels
de l'information-documentation ; c'est afficher son professionnalisme
vis-à-vis d'employeurs ou de collègues au sein de l'organisme
dans lequel on travaille ; c'est un élément de mise
en confiance ; c'est aussi l'occasion de faire le point, un bilan
de ses compétences, surtout quand on n'a pas de diplôme
professionnel ou quand ce diplôme a été obtenu
il y a de nombreuses années.
Pour les experts, cette dimension européenne de l'Eurocertificat
de compétence peut faciliter la mobilité professionnelle
ou, pour les consultants, constituer un argument commercial.
Depuis quand sont délivrés
les premiers certificats européens ?
Les premiers certificats européens ont été délivrés
fin 2005. Un registre liste les professionnels qui ont été
eurocertifiés par les différents organismes certificateurs
agréés par le consortium.
Quelles conditions doivent remplir
les postulants ?
La recevabilité d'une demande de certification s'appuie sur
les critères suivants :
- avoir acquis les connaissances de base du champ de l'information-documentation
;
- exercer un travail dans le champ de l'information-documentation
depuis au moins trois ans, dont deux ans au niveau postulé
(cinq ans pour les experts) ;
- démontrer que l'on actualise régulièrement
son savoir et son savoir-faire et que l'on suit l'évolution
des techniques et méthodes mises en uvre dans le champ
de l'information-documentation ;
- s'auto-évaluer sur la base des domaines de compétence
décrits dans l'Euroréférentiel (version
2004) et fournir les preuves que l'on maîtrise les savoir-faire
au niveau postulé.
Qu'entend-t-on par "avoir
acquis les connaissances de base" ?
Un professionnel, quels que soient son contexte de travail et sa
spécialité ou son profil de compétence, doit
connaître le vocabulaire de la profession et être en mesure
de mettre un nom sur un certain nombre de "matières premières"
(les types de documents par exemple), de techniques (l'indexation
matières par exemple) ou d'outils (un plan de classement, par
exemple), et d'en donner la définition communément admise.
Il doit aussi montrer qu'il connaît les principales règles
de l'art de la profession (en particulier les normes). En général,
tout cela s'acquiert dans le cadre de la formation professionnelle,
ou par la lecture, le suivi de conférences, le tutorat
Faut-il être diplômé
?
Non, ce n'est pas une obligation. La certification européenne
n'est pas une attestation de connaissances et de savoirs, c'est une
validation des acquis de l'expérience, du savoir-faire, des
pratiques professionnelles. Il faut démontrer que les connaissances
acquises ont effectivement été mises en uvre de
façon effective dans le cadre de son travail ou de ses emplois
successifs. C'est un dispositif ouvert à tous les professionnels
(hormis les débutants !).
Et si on est en recherche d'emploi
?
Si un postulant était en exercice dans le champ de l'information-documentation
moins d'un an avant la date de dépôt du dossier, sa demande
est tout à fait recevable (sous réserve que les autres
critères de recevabilité soient aussi satisfaits).
Dans le cadre d'une reconversion,
j'ai suivi un certain nombre de stages de formation : puis-je prétendre
au certificat ?
Pas dans l'immédiat ; la formation est un "plus"
important, mais il faut apporter la preuve que les connaissances acquises
ont effectivement été mises en pratique ; il faudra
donc attendre trois ans pour postuler à la certification.
Toutefois, s'il s'agit d'une formation en alternance ou d'un parcours
construit à partir de plusieurs stages, la durée de
la formation pourra être prise en compte dans les trois années
requises.
Comment démontrer que
l'on a atteint le niveau postulé ?
Le postulant doit d'abord prendre connaissance de l'Euroréférentiel.
Pour chaque domaine de compétence, il doit indiquer, parmi
les quatre proposés, le niveau qu'il estime "maîtriser"
en fonction de la description des savoirs et savoir-faire caractérisant
chaque niveau. Maîtriser signifie avoir une expérience
pratique réelle que l'on peut démontrer ou prouver par
des résultats vérifiables : un produit d'information,
la pratique quotidienne d'une prestation, la mise en uvre à
plusieurs reprises d'une méthode que l'on peut décrire,
etc. Mais ces "preuves" de savoir-faire doivent être
"reliées" aux règles de l'art de la profession
et à des besoins identifiés. Ces "preuves"
doivent être jointes au dossier avec des commentaires destinés
au jury. Elles seront confrontées avec les explications données
par le postulant au cours de l'entretien oral ou avec d'autres modes
d'investigation.
Sur la base de quelle version
de l'Euroréférentiel est délivrée
l'eurocertification ?
La certification européenne est délivrée sur
la base de l'Euroréférentiel édité
en 2004. Cette version tient compte de l'évolution de la profession
ces dernières années : des exigences nouvelles sont
apparues, des ajustements ont été nécessaires
pour tenir compte de l'expérience des différents organismes
certificateurs participant au consortium Certidoc. En particulier,
le référentiel tient compte davantage de la diversité
des "métiers" couverts par le champ de l'information-documentation.
Ce référentiel est au cur du processus d'évaluation.
Que doit contenir un dossier
de demande ? Le remplir est-il compliqué ?
Un dossier de demande de certification comporte une partie administrative
(les coordonnées du postulant, des renseignements sur la situation
professionnelle et sur les formations suivies, un engagement à
respecter le Règlement général
), une fiche
descriptive du parcours professionnel, la fiche d'auto-évaluation,
des attestations, des "preuves" de savoir-faire, des exemples
de réalisations personnelles
Ce n'est pas vraiment compliqué à remplir, mais la
constitution du dossier nécessite un petit investissement en
temps pour rassembler et mettre en forme l'ensemble des pièces
ou des "preuves" qui viendront en appui des déclarations
faites sur la fiche d'auto-évaluation.
Comment se passe l'évaluation
?
Elle se passe en deux temps. Après la vérification
administrative que le dossier est complet, le jury évalue d'abord
le contenu du dossier, la cohérence entre les déclarations
et les justifications jointes, la qualité des preuves apportées.
A ce stade, le jury peut demander des compléments d'information
ou des preuves complémentaires. Une note moyenne est calculée
à partir des notes attribuées à chaque domaine
de compétence. Puis le postulant est convoqué à
un entretien d'une durée d'une heure environ. Il doit défendre
son dossier, répondre aux demandes de précision, démontrer
son professionnalisme. Le jury délibère et transmet
son avis au Comité de certification, qui délivre ou
non le certificat.
Auprès de quel organisme
doit-on s'adresser ?
Auprès de l'un quelconque des organismes certificateurs agréés
par le consortium Certidoc (actuellement, trois organismes sont agréés
: ADBS en France, SEDIC en Espagne et DGI en Allemagne). Le choix
se fait en fonction de la langue que désire utiliser le postulant
et de la langue de travail de l'organisme certificateur. Le certificat
européen délivré est le même. Attention,
certains organismes peuvent ne pas délivrer de certificats
pour certains niveaux de qualification.
Comment connaître les
règles qui régissent le système de certification
européenne ?
Les règles sont décrites dans un "Règlement
général" qui est rendu public et diffusé
par les organismes certificateurs agréés. Il sera déchargeable
notamment sur le site www.certidoc.net. Par souci de transparence,
tous les documents de référence sont publiés
et consultables en ligne, au moins dans les principales langues européennes.
Le certificat européen
est-il valide toute la vie professionnelle ?
Non, il n'est valable que cinq ans, mais il est renouvelable moyennant
la fourniture d'un dossier actualisé à chaque échéance.
Il faut apporter la preuve que l'on maintient à jour ses connaissances
et que l'on est dans une dynamique de progrès. Le cas échéant,
il est possible de postuler à un niveau supérieur pour
acter de la progression professionnelle.
Est-on certain de la compétence
ou de l'indépendance des évaluateurs ?
Le recrutement des évaluateurs s'effectue parmi des professionnels
confirmés qui connaissent bien la profession et qui ont une
expérience d'évaluation des personnes. Les évaluateurs
doivent être habilités par l'organisme certificateur
pour faire partie du jury. Le recrutement se fait selon des règles
établies au niveau européen par le Consortium Certidoc.
Une formation est assurée pour garantir une relative homogénéité
des jurys dans les différents pays ou dans le temps. Un "guide
de l'évaluateur" leur est remis obligatoirement. Un évaluateur
ne peut faire partie d'un jury s'il est en relation professionnelle
directe avec l'évalué. Un représentant du Comité
de certification assiste en observateur au jury pour détecter
d'éventuelles anomalies de procédure. Un évaluateur
membre d'un jury ne peut pas prendre part à la décision
du Comité de certification.
Que se passe-t-il en cas d'échec
?
Au vu des délibérations du jury et des arguments mis
en avant, il se peut que le Comité de certification refuse
de délivrer le certificat au niveau demandé. Il peut
proposer au postulant un certificat à un niveau inférieur
ou donner une seconde chance en laissant au postulant une période
de six mois pour démontrer l'acquisition d'une expérience
complémentaire. Sinon, le postulant devra attendre un an avant
de déposer à nouveau un dossier de demande de certification.
Naturellement, s'il est refusé par un organisme certificateur,
il n'est pas autorisé à présenter un dossier
auprès d'un autre organisme certificateur pendant cette période.
Combien cela coûte-t-il
?
La tarification, qui couvre les frais de dossier et d'évaluation,
est propre à chaque organisme certificateur. Elle peut varier
en fonction du niveau de qualification postulé.
Existe-t-il une possibilité
de recours ?
Les décisions peuvent être contestées s'il y
a un dysfonctionnement évident dans les procédures.
Se reporter au "Règlement général"
pour connaître la démarche à suivre.
Existe-t-il des sanctions en
cas de fraudes ?
Le Règlement général prévoit des sanctions
en cas de déclarations mensongères ou en cas d'usage
frauduleux du certificat.
Ceux qui ont été
certifiés par l'ADBS, la SEDIC ou la DGI avant 2005 doivent-ils
soumettre un dossier complet et repasser toutes les épreuves
pour obtenir le certificat européen ?
Oui, car l'eurocertification s'appuie sur un autre mode d'évaluation.
Dans tous les cas, la validité du certificat est limitée
à cinq ans et doit être renouvelé. Ces certifiés
renouvelleront dans le nouveau régime